Ce récit de Nicolas Bouvier, illustré des dessins de Thierry Vernet, raconte une grande virée à deux au début des années 50 passant par la Yougoslavie, la Grèce, la Turquie, l’Iran jusqu’en Afghanistan. Tout ça dans une petite Fiat rafistolée qui connaîtra elle aussi bien des avanies. Ce voyage est parsemé d’étapes qui durent parfois des semaines, au gré des nécessités de réparation ou de ravitaillement. Il faut parfois que les voyageurs travaillent un peu pour pouvoir continuer.
Les multiples rencontres au fil du chemin, les frontières à franchir, les hôtes, tout un univers de personnages divers peints par Thierry et racontés par Nicolas révèlent au lecteur un Orient qui n’est plus si mystérieux. La barrière de la langue n’est plus un obstacle, un mot – Pharda (demain) – suffit à découvrir une philosophie où le temps n’a pas la même valeur.
À Téhéran, la Fiat est protégée des voleurs à cause du quatrain du poète Hafiz que nos vagabonds ont fait inscrire en persan sur la portière de gauche:
Même si l’abri de ta nuit est peu sûr
et ton but encore lointain
sache qu’il n’existe pas
de chemin sans terme
Ne sois pas triste
Joseph Aussedat
6 juin 2013